La rencontre d'un éclair et d'un aveugle

Je marchais silencieusement, la capuche de cuire noir rabattu sur ma tête. C'était l'aube, les doux rayons du soleil inondait la forêt et l'herbe fraiche et verte brillait en silence, perlée de goutte de rosée cristalline. C'était beau, enfin ça devait être beau. Car malgré moi je ne voyais pas, mais je l'imaginais... Je perçois le monde différemment des autres mais cela ne veut pas dire que je ne vois pas, je suis différent et cette différence fait ma force. Mes cheveux ondulaient doucement sous la brise brillant d'un éclat argenté, mes yeux restaient fixe et clair presque translucide, semblant fixer le lointain. Malgré que je sois aveugle, je me déplaçais souplement et rapidement, comme aisée. Ma cécité étant de naissance j'avais toujours vécu ainsi, je ne la considérais pas comme un handicap puisque je ne savais pas se que signifiait "voir". Je sens sous mes pas que la pente devient abrupte, je longe l'orée de la forêt et finit par pénétrer a l'intérieur, pour l'instant je ne savais pas trop ou me diriger, mais je sentais quelque chose émané plus loin, c'était étrange, sombre et en même temps serein. J'avance main tendu et mon bâton en argent bute contre quelque chose, je pose ma main sur un mur de pierre délabré et la fais glisser lentement, je le longe. Le silence régnait, pas un oiseau chantait, le calme était apaisant et serein... Soudain j’entends un bruit, léger mais audible. Je m'approche calmement, je sens la présence d'une personne. Elle semble troublé, je lâche d'une voix posée

-Qui est la ?

J'avançais doucement, au coeur de la forêt de Baoundari, mes pas étant étouffés par l'épaisse couche des feuilles mortes de l'automne. Le soleil éclairait faiblement mon visage, tout là haut, au sommet des hauts arbres de la forêt. J'étais troublée, cela se lisait sur mon visage. Je crois qu'au fond, je suis un peu triste aussi. Je savais exactement où je me dirigeais. Vers un lieu longtemps délaissé et oublié, un lieu de paix, de tranquillité, un lieu où l'on peut confier ses mots sans crainte d'être espionné ou dérangé. Le Sombral. Mon père m'avait parlé autrefois de ces ruines mythiques, où les secrets les plus lourds ne quittaient pas l'enceinte des murs. C'était là qu'il se confiait, me disait-il. Soudain, j'entendis une voix, puis vis une silhouette sortir d'entre les arbres.

_ Qui est là ?

Je cacha rapidement mon trouble derrière un voile de gentillesse tout en pivotant pour me trouver face à l'inconnu. Je répondis d'une voix calme, en me relevant.

_ Je suis Eclair Källar, en visite de ces terres qui m'appartiennent, je crois. Qui es-tu ?